J’avais une discussion ce matin sur mon Facebook sur mon isolement et le rôle des réseaux sociaux. Je pense que c’est difficile pour certaines personnes de comprendre l’isolement. Il y a des gens à qui t’essaies de raconter que ça rend fou de rester seul et ils vont te dire que ça leur ferait un bien fou d’avoir enfin une journée tranquille. Et ils ont raison. C’est juste qu’on ne part pas du même point. C’est ça qu’il y a à comprendre.
Quand t’es en couple, que t’as des enfants, un horaire chargé avec du sport, des amis et tout ça. Ce n’est pas nécessairement facile d’imaginer quelqu’un dans ma situation.
La question qui résultait de la discussion Facebook, c’était de savoir si les réseaux sociaux créent mon isolement. Ça semblait la théorie populaire alors que la mienne est plus que mon utilisation abusive des réseaux sociaux est le résultat de mon isolement.
Je le constate plusieurs fois par jour. Je me vois aller.
Quand je m’obstine avec une vieille madame folle qui capote parce qu’Arruda tergiverse sur le port du masque, je me le dis dans ma tête : je suis en train de jaser avec cette femme parce que ma vie est vide. Avec une vie mieux remplie, je ne le ferais pas.
C’est exactement comme de la drogue. La drogue est un problème en soi et ce serait mieux de vivre sans. Mais le vrai problème, c’est pourquoi on consomme la drogue. Pourquoi on en a besoin. Croire que le problème va se régler en arrêtant de prendre la drogue, c’est une erreur.
Une amie défendait que ça me ferait possiblement sortir de mon isolement de délaisser le virtuel. Genre, je me mettrais à sortir de ma coquille et appeler de vieux amis, mais j’ai l’impression que c’est un point de vue de femme privilégiée. Elle est une belle femme, sociale, en couple. Je peux sonner comme quelqu’un qui se trouve des excuses, mais on ne part juste pas avec les mêmes cartes dans les mains.
Quand tu remplaces ses cartes par celles d’un gars à la shape bof, dépressif et pauvre. Avec des amis qui ont des familles et qui sont éparpillés dans d’autres villes. Ça limite les ambitions de sociabilité.
D’ailleurs, un bel exemple de tout ça, il y a quelques semaines, j’ai désinstallé toutes mes apps de rencontres parce que ça me faisait filer bouette.
Là, j’ai arrêté de filer bouette, mais j’ai aussi perdu l’espoir de trouver quelqu’un avec ce moyen-là. Je ne me suis pas magiquement développé de game de cruise à l’épicerie parce que j’avais abandonné le virtuel.
Non. C’est juste le deal que j’ai fait : j’arrête de filer bouette sporadiquement, mais je m’assure de rester célibataire.
Cela dit, je ne dis pas qu’il n’y a rien à faire. Je dis juste que si j’arrête les réseaux sociaux demain matin, ça risque plus de contribuer à mon isolement que de m’en débarrasser. Et ce serait possiblement dangereux dans ma situation.
Mais je préférerais avoir tort.
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