J’aurais encore tellement à dire sur ce sujet-là. C’est si émotif que les gens interviennent spontanément et sans se rendre compte de leur comportement très souvent toxique.
J’étais zéro étonné de voir les commentaires méprisants sous les publications Facebook de ce sujet-là. Un paquet de gens qui tentent de se remonter en dénigrant la fameuse chick de l’UQAM. Comme je l’écrivais en chronique il y a presque 10 ans, il n’y a personne sur qui on se permet plus de vomir gratuitement que les travailleuses du sexe.
Plusieurs facteurs sont à l’œuvre.
Des gens pour qui le sexe est encore un tabou et un truc mauvais, soit par valeurs conservatrices et/ou religieuses. Des femmes jalouses de l’attention que d’autres femmes reçoivent ou des possibles infidélités qu’elles craingnent que ça provoque. Des gars frustrés de ne pas avoir accès à ces femmes qu’ils désirent. Des gens frustrés de ne pas faire autant d’argent dans leur métier qu’ils jugent plus « noble ».
Cela dit, je trouve que la comparaison que fait Boudreau avec les avocats n’est pas la meilleure. J’aurais préféré qu’elle se compare à n’importe quel entrepreneur ou athlète professionnel. On valorise les entrepreneurs et les sportifs dans notre société, surtout lorsqu’ils font des millions comme elle, mais bizarrement, lorsque ce sont des travailleuses du sexe, le mépris gratuit embarque.
Ce n’est plus quelqu’un qui répond à un besoin et une histoire d’offre et de demande. Non, là, il faut penser à ce que ses parents vont penser. À ce que ses enfants vont penser. Est-ce qu’on demande ça aux hommes d’affaires qui possèdent des compagnies de tabac ou de pétrole? Pourtant, si on veut parler de dignité et d’éthique, ils sont assurément pires. Le titre de la job n’est pas non plus ce qui fait d’une personne sa valeur. Est-ce que les parents de Donald Trump devraient être fiers parce qu’il a été président des États-Unis?
Pour ce qui est de la question du féminisme. Ce qui fait partie du féminisme, c’est de laisser les femmes faire de la porn sans les traiter comme une sous-race. Ce qui fait partie du féminisme, c’est de laisser les femmes être en charge de l’opération plutôt que de se faire exploiter par un pimp ou une compagnie qui prend le gros de la cut en les traitant comme du bétail
Tenter de dire que ce n’est pas féministe de jouer avec des buttplugs, c’est passer à côté du débat.
Un autre truc qui fait partie du féminisme, c’est le speech cliché du parent comme Pierre-Yves Lord qui vient dire qu’il ne serait à l’aise si sa fille faisait ça. Une question qu’on pourrait se poser : si son gars devenait un gigolo, est-ce qu’il aurait la même honte et le même jugement? Et d’ailleurs, ce qu’on devrait souhaiter pour son enfant, c’est qu’il s’épanouisse. Pas qu’il essaie de rendre fier ses parents.
C’est sûr que lorsqu’on lit les commentaires, on peut se dire que ça doit être difficile pour les parents ou les enfants de la travailleuse du sexe, mais c’est qui le problème à régler dans cette dynamique? La chick qui se montre les fesses ou les gens qui se permettent plein de commentaires méchants et qui viennent cracher leur mépris sur elle?
En tout cas, si j’ai à choisir entre une mère/fille qui fait des millions en se montrant les boules et une mère/fille qui va sur internet pour vomir sur les autres par petite jalousie, je choisis la première.
Épisode télé: https://www.qub.ca/tvaplus/tva/le-monde-a-l-envers/saison-1/episode-27-1097644582
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